Le changement c’est maintenant !

Enfin du moins le changement d’heure, c’est cette nuit !

Mais, avant de rentrer dans le vif du sujet, on va répondre à la sempiternelle question : on avance ou on recule nos pendules ? (je fais des rimes, mon côté poète somme toute…)

Voici enfin la réponse : en octobRE, on REcule, en AVril, on AVance.

Voila une bonne chose de faite !

Autre question que vous vous posez peut-être (ou pas) : d’où ça vient ?

 

UNE IDEE LUMINEUSE

Il semblerait que ce soit Benjamin Franklin qui, en 1784, lors d’une visite à Paris justement, aurait soumis l’idée de rallonger les jours d’été afin de profiter de son séjour dans notre capitale. Mais il faudra attendre plus de cent ans pour que cette idée soit appliquée en Europe.

En France, c’est en 1975, après un choc pétrolier, qu’il fut remis d’actualité afin de faire des économies d’énergie ; ainsi en avançant ou en reculant notre montre d’une heure, on coordonne nos activités aux heures d’ensoleillement, limitant ainsi le recours à l’éclairage artificiel.

A l’époque des médecins vantaient également des vertus médicinales d’une telle décision : changer d’heure serait bon pour notre santé aussi. Selon eux, le fait de profiter de la lumière naturelle plus longtemps nous donnerait plus de peps et serait par conséquent bon pour le moral…. Mais est-ce vraiment le cas ?

 

UNE SI BONNE IDEE ?

Aujourd’ hui, soit près de 40 ans après, les études tendent à montrer que ce changement d’heure n’est pas sans conséquence sur notre organisme. Bien sûr que changer d’heure peut sembler une modification mineure ; mais elle n’en déséquilibre pas moins notre homéostasie interne que nous avons mis des mois à (ré)installer. On sait désormais qu’il existe bel et bien une altération de notre horloge biologique.

Selon l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), le changement d’heure induit des troubles du sommeil, de la vigilance, des accidents de la route, des dépressions et en ce qui nous concerne, des troubles de l’appétit et donc des répercussions sur notre poids.

 

QUELLES SONT LES CONSEQUENCES DU CHANGEMENT D’HEURE SUR NOTRE ORGANISME ?

Le sommeil

Notre sommeil est dépendant de notre horloge interne. Celle-ci est réglée par un rythme circadien (rythme biologique de 24 heures). Lorsque nous changeons d’heure, le temps d’endormissement augmente, le sommeil est fractionné, les réveils fréquents…. En un mot, la quantité et la qualité du sommeil sont affectées et cela aura des conséquences sur notre qualité de vie(troubles de la concentration, fatigabilité…, celles-ci entraînant par exemple une augmentation des accidents de la route et indirectes.

 Les hormones

Notre corps ne cesse de produire des hormones, de jour comme de nuit. Il produit ces molécules qui rythment notre vie : veille/sommeil, faim/satiété, libido, humeur…

Selon le moment de la journée ou de la nuit, notre corps libère spécifiquement un type d’hormones, nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme.

Le problème avec le changement d’heure, c’est que le sommeil étant altéré, les rythmes biologiques le sont également ; ainsi certaines hormones se dérèglent, notamment entre autres :

La mélatonine, autrement appelée « hormone du sommeil » est produite dès qu’il fait nuit et s’arrête aux premières lueurs du jour. Elle baisse notre vigilance pour nous préparer au sommeil. Le changement d’heure perturbe sa sécrétion, d’où la sensation d’être plus endormi, plus mou le jour et d’avoir un sommeil moins réparateur la nuit.

L’insuline est une hormone pancréatique qui permet au glucose (sucre) d’entrer dans les cellules de notre corps. Celles-ci utiliseront le glucose comme énergie ou le mettront en réserve pour une utilisation future. Un mauvais sommeil aura des conséquences sur l’équilibre glycémique, poussant les personnes à consommer en plus grande quantité et plus gras et plus sucrés, ce qui, indubitablement aura des conséquences sur le poids.

Le cortisol, aussi appelé « hormone du stress » est une hormone qui stimule l’augmentation du glucose dans le sang et a un impact sur nos défenses immunitaires ; lorsque cette hormone augmente, nous rechercherons à consommer préférentiellement des aliments sucrés (donc nous serons plus susceptibles de prendre du poids).

La ghréline est une hormone digestive qui a un impact sur la régulation de l’appétit ; sécrétée en grande quantité, elle augmente l’appétit, donc la prise alimentaire et donc la masse adipeuse. La ghréline augmente notamment entre minuit et le petit matin donc si le temps de sommeil est altéré la sécrétion de cette hormone aussi …

La leptine est une hormone sécrétée par les adipocytes et a pour fonction d’inhiber l’appétit, de stimuler la dépense énergétique et est responsable de la satiété. Les études prouvent que le manque de sommeil réparateur aura des conséquences directes sur la synthèse de ces hormones (ghréline et leptine) : en cas de dérégulation du sommeil, la ghréline sera produite en excès, alors que la leptine sera moins fabriquée. Cela aura pour conséquence que la sensation de faim sera moins bien régulée. Les scientifiques vont même jusqu’à dire que deux jours de réveil précoce ou d’endormissement tardif suffisent pour dérégler notre système !

L’humeur

Vous l’aurez compris, le changement d’heure a un impact sur le sommeil en premier, celui-ci occasionne un déséquilibre hormonal, qui lui-même aura des incidences sur notre bon fonctionnement, et donc influencera notre humeur.

Qui dit heure d’hiver dit moins de lumière, moins de sommeil mais aussi … plus de troubles de l’humeur. Dans les jours qui suivent le changement d’heure, notamment celui du passage à l’heure d’hiver, on observe chez certaines personnes des symptômes tels que : une irritabilité, de la tristesse, une perte d’intérêt, une baisse de la libido etc.

Si les symptômes sont provisoires et disparaissent une fois l’acclimatation faite au changement d’heure, on parlera de « coup de blues hivernal » ; mais si les symptômes persistent, on parlera alors plutôt de dépression saisonnière.

L’activité physique

Le passage à l’heure entraine un temps diurne réduit d’une part, mais aussi est concomitant avec une chute des températures. Ces deux éléments auront une influence sur l’activité physique : il fait plus nuit, plus froid, du coup on a moins envie de faire du sport, de sortir, de bouger…

Or c’est dommage car l’activité physique permet de se re-synchroniser avec son horloge interne : en étant plus actif le jour, on se détend plus en soirée et le sommeil sera de meilleure qualité, faire du sport permet de se détendre, notamment par la production d’hormones (eh oui encore elles ! comme les endorphines et enfin pratiquer une activité physique permet au métabolisme de fonctionner plutôt que de se mettre en mode stockage…

L’alimentation

Il fait nuit plus tôt, les températures chutent, notre sommeil est perturbé, nos hormones sont chamboulées, notre humeur fluctuante, notre envie de bouger quasi nulle… bref tout ceci aura un impact sur nos habitudes de vie, donc sur notre alimentation et donc sur notre poids.

Les études montrent qu’au moment du changement d’heure les français changent aussi leur alimentation : ils mangent plus, les plats sont plus chauds, plus gras, plus riches ; ils délaissent les légumes au profit des féculents, les fruits au profit des desserts plus sucrés. La période est donc propice à une nourriture plus riche, plus lourde, plus rassurante… (ce sera d’ailleurs l’occasion d’un prochain article à part entière sur ce sujet).

 

CONSEILS POUR GERER AU MIEUX LE PASSAGE A L’HEURE D’HIVER

 

On change d’heure, on n’a pas le choix.

Par contre on peut faire quelque chose pour gérer au mieux les conséquences que cette « petite heure » aura sur notre organisme

La première chose : prenez soin de votre sommeil

Au terme de cet article vous l’aurez compris, le premier touché c’est le sommeil et de lui découlera tout une suite de conséquences ; donc on en prend soin. On profite de la lumière naturelle du soleil car elle est liée à la sécrétion de la mélatonine, elle-même puissante régulatrice du sommeil. Et le soir on diminue le temps passé devant les lumières artificielles, notamment les écrans (car il n’est plus à prouver que leur lumière bleue a une répercussion négative sur l’endormissement)

L’activité physique

En bougeant moins on envoie comme information au cerveau qu’il est peut-être temps de dormir, du coup on se sent plus fatigué et las. Mais faire une séance de sport trop tardivement risque aussi de mettre votre cerveau en éveil et retarder l’endormissement. Et enfin en bougeant moins, on prend le risque de fabriquer plus de tissus adipeux… donc on a tout intérêt à se bouger un petit peu plus.

L’alimentation

Nous habitons des logements chauffés, nous portons des vêtements, nous ne sommes plus des hommes préhistoriques tout nus devant lutter et se protéger du froid pour survivre. L’homme n’hiberne pas donc n’a pas besoin de faire des réserves pour supporter les frimas de l’automne.

Donc oui notre alimentation va changer car certains fruits et légumes ne seront plus disponibles certes, mais d’autres vont faire leur retour sur nos étals et permettre des recettes délaissées depuis un an (soupe, gratin etc) , des fruits plein de vitamines seront de saison (clémentines, kiwi etc) comme quoi la nature est bien faite !

Alors oui on va changer d’heure, oui on va changer un peu nos habitudes de vie, oui on va changer un peu notre alimentation… et si on en profitait pour faire de bons changements…. ?!

A vos montres, prêt, partez….