Aujourd’hui c’est la journée de la femme. Mais je vais faire la psy ( !) et je vais commencer par poser une question basique : c’est quoi être une femme ?

Être une femme, c’est un peu comme monter dans un train fantôme… sauf que personne ne t’a prévenu qu’il y aurait des loopings, des détours et des arrêts d’urgence. Du premier cri au dernier soupir, chaque étape de la vie féminine a son lot de surprises (bonnes et moins bonnes). Accrochez vos ceintures, on embarque pour un voyage express à travers les âges de la femme.

 

  1. Bébé fille : l’innocence avant la tempête : « Oh comme elle est belle ! »

 

Naître fille, c’est voir son existence immédiatement teintée de rose. On t’offre des peluches licornes, des petites robes et des doudous trop mignons (c’est hyper codifié depuis toujours , ce n’est pas uniquement la faute à Barbie je pense). Bref, jusque-là, tout va bien. Personne ne s’attend à ce que tu fasses quoi que ce soit, à part dormir, manger et gazouiller. Profitez, ce sera le dernier moment de ta vie où personne ne te demandera d’être « une fille bien », tu as le droit d’être « juste une fille ».

Sauf que, dès tes premiers pas, la société commencera progressivement à t’envoyer des signaux :
– « Oh, elle est calme et douce ! » (Attends un peu que je crie de frustration).
– « Elle a déjà du (sale) caractère ! » (Si un garçon fait pareil, c’est un futur « leader »).
-« C’est une princesse ! » (Ok cool, mais moi, j’avais prévu de devenir ninja).

 

  1. Petite fille : princesses, super-héroïnes et premières injonctions : tu as encore le droit de rêver ma fille

 

Les robes qui tournent, les paillettes, mais aussi les jeux de ballon,les Avengers,  les rêves de devenir vétérinaire ou astronaute… Tout est encore possible. Mais très vite, on te rappelle que « les filles, ça doit être calme et sage » ; du coup tu entends des phrases du genre :

– « Arrête de pleurer comme une fille ! » (ah bon parce que les garçons ça pleure pas ?!).
– « Les filles, c’est plus mature que les garçons » (Traduction : tu vas devoir être responsable avant eux).
– « Les filles, ça joue pas au foot ! » (Ok, mais je viens de mettre un but, alors c’est quoi le souci ?).

– « Non ma fille je ne t’achèterai pas de chaussettes Iron Man car c’est pour les garçons ! » (phrase entendue dans la fille d’attente de Primark dimanche dernier. Comment ça s’est terminé ? par des pleurs d’incompréhension et d’injustice !)

Bref, à cet âge là tu as de grande chance de comprendre que la société a un petit script pour toi… et qu’il va falloir ruser pour en sortir.

 

 

  1. Adolescente : hormones, règles et rébellion capillaire : « c’est plus mon bébé mais elle est loin d’être mature !

 

Aaaah, l’adolescence ! Cette période magique où ton corps décide de faire sa crise d’indépendance sans te demander ton avis. Des seins apparaissent (parfois pas en même temps), des boutons surgissent, tu t’agrandis en hauteur et en largeur ( !), parfois sans s’être concertés et puis tout à coup …  BAM : les règles.

 

On te dit :

– « Félicitations, t’es une femme maintenant ! » (Super mais m’a t’on demandé mon avis ? ou encore « moi je me sens encore très bébé, pas du tout mature alors bon une femme, bof pas encore…) ou bien encore « euh pardon de vous déranger mais moi perso je me sens plutôt mec » etc.
– « C’est naturel ! » (Et alors si c’est naturel pourquoi ça gêne autant les hommes et tabou ?).
– « T’as tes règles ou quoi ? » (Alors oui en effet ça m’arrive une fois par mois ! mais aucun rapport, avec ou sans règle j’ai le droit d’être en colère)

Tu jongles entre crises existentielles, fascination et agacement face aux changements. Et tu commences à te poser des questions sur ta place dans ce grand bazar qu’est le monde adulte.

 

 

  1. Jeune femme : liberté, responsabilité et montagnes russes émotionnelles

 

Bonne nouvelle : tu as 18 ans et plus, tu es majeure, tu es libre. Bon, mauvaise nouvelle : avec la liberté viennent les impôts, le loyer et les galères administratives.

 

Tu cherches ton équilibre entre :

– Vouloir un job que tu aimes
– Vouloir être bien payée.
– Vouloir dormir 8h par nuit.
Spoiler : tu n’auras jamais les trois en même temps.

 

C’est aussi l’époque des premières vraies injustices visibles :

– Le patron qui t’explique un truc que tu maîtrises mieux que lui.

– Ton collègue, un jeune HOMME, qui a compétences égales, gagne plus que toi (comme l’argent c’est tabou tu ne le sais pas et tu t’en apercevras bien plus tard ! )
– Les remarques sur ta tenue, tes cheveux, etc. (trop sexy / pas assez féminine… bref on jase sur toi mais pas sur Mathieu ou Vincent ! ).
– La fameuse question : « Tu veux des enfants ? » (c’est quoi le rapport ? tu poses la question à Vincent ou Mathieu?).

Bref, tu commences à tracer ta route, avec plus de doutes que prévu… mais aussi plus de fierté.

 

 

  1. Femme : le grand écart entre boulot, vie sociale et pression de la perfection : le syndrome de Wonder Woman

 

Alors là ça se corse. Parce qu’en plus de bosser, tu dois aussi :

– Entretenir un cercle social (sous peine de devenir « la copine qui annule toujours« ).
– Manger équilibré (mais avoir le temps de rien cuisiner).
– Faire du sport (sans perdre une minute de productivité).
– Être une bonne partenaire (sans t’oublier toi-même).

À ce stade, tu maîtrises l’art de jongler… mais parfois, t’as juste envie de tout équilibrer et de partir élever des chèvres dans le Larzac.

 

 

  1. Mère : entre émerveillement et chaos total : un bon combo !

 

Si tu deviens mère, bienvenue dans le plus grand soulèvement d’émotions (positives ou mitigées !) de ta vie. Tu passes du « mon bébé est une merveille » à « j’ai pas dormi depuis six mois, je vais mourir » en 24h chrono.

 

Les remarques fusent :

– « Tu l’allaites ? » (Parce que si non, honte à toi).
– « Tu l’allaïtes encore ? » (Parce que si oui, honte à toi aussi).
– « Tu retournes bosser déjà ? » (Comme si tu avais le choix; Spoiler si tu y retournes, honte à toi de laisser des étrangers s’occuper de tes enfants et si si prends un congé mater, honte à toi de vivre aux dépens de la société ! Bref, comme dirai la célèbre philosophe Ophélie Winter : shame on you !).

 

Bref c’est un joyeux bazard, mais tu t’accroches, et surtout, tu découvres que tu es bien plus forte que tu ne le pensais.

 

 

  1. La femme qui prend de l’âge : entre sérénité et injonctions à rester jeune

 

Passé 40 ans, le monde envoie des signaux contradictoires :

– « Reste jeune, fais du Botox ! »
– « Accepte-toi, sois naturelle ! »
– « Prends soin de toi, mais pas trop non plus, sinon c’est superficiel ! »

– « Quand est-ce que tu vas faire ta couleur pour cacher tes cheveux blancs ? » (euh moi perso, j’aime bien… !)

Le calme, la patience aussi.  C’est vrai qu’on a plus 20 ans mais surtout, on commence à comprendre qu’on n’a plus envie de plaire à tout le monde et ça, ça fait du bien !

 

 

  1. La ménopause : le dernier tabou ? Mais on est en 2025 et les langues se délient ! Et ça, c’est cool !

 

Alors là, jusqu’à il y a peu la ménopause c’était silence radio. Sauf que les femmes évoluent, et surtout elles parlent, les informent, elles dédramatisent et elles partagent ! À croire qu’avant, la ménopause c’était un truc secret, un tabou ultime. Pourtant, c’est une révolution hormonale aussi puissante que l’adolescence. Donc parlons-en !

Bouffées de chaleur, fatigue, changements d’humeur (liste non exhaustive croyez-moi !)… mais aussi une sensation de libération (Spoiler : alors cette sensation vient pas tout de suite non plus, on va pas se mentir !). Plus de règles, plus de stress d’une grossesse surprise, et surtout : plus rien à prouver à personne !

 

 

  1. Femme âgée : la liberté ultime ? Finie la « mamie gâteau » maintenant c’est comme Barbie tu peux choisir la mamie que tu veux être : «mamie moto », « mamie rando », « mamie funky »…

 

Le meilleur pour la fin : la vieillesse. Si tu as survécu aux étapes précédentes (la chance car si tu vieillis c’est que tu es en vie !), tu as enfin le droit de dire ce que tu penses, d’envoyer balader qui tu veux et de faire exactement ce qui te plaît. (t’as même le droit d’être une Tatie Danielle si ça te branche !)

 

Finies les injonctions. Finies les obligations. Place à la transmission, à la rigolade et à la sérénité. Peut-être que la vraie liberté, c’est là, quand on arrête de se prendre la tête.

 

 

Conclusion : être femme, c’est tout sauf linéaire

 

Alors, être une femme, c’est quoi ? C’est naviguer entre des injonctions (parfois : souvent )absurdes, des montagnes russes hormonales et une fierté de tracer sa propre route. C’est jongler, s’adapter, rire… et surtout, être libre de choisir qui l’on veut être. Chaque âge de la vie féminine à ses joies, ses galères, ses défis. On passe du rose bonbon de l’enfance aux nuances plus complexes de l’âge adulte. Mais une chose est sûre : c’est un sacré voyage.

 

Aujourd’hui, on célèbre tout ça. Mais surtout, on se célèbre nous, telles que nous sommes – sans script imposé.  Peu importe où vous en êtes : bonne route, et surtout… faites ce que VOUS voulez, quelque soit votre âge !