Quand Janvier nous sort ses injonctions « detox »
Ah, Janvier ! Ce mois où, après avoir englouti trois bûches, douze toasts de foie gras et un litre de champagne, on décide collectivement de se refaire une santé car au final y’a pas que l’oie ou le canard qui a le foie gras en Janvier ! Et quoi de mieux pour cela que le fameux Dry January ? Un mois sans alcool pour montrer à notre foie qu’on l’aime un peu quand même. Mais pour celles et ceux qui jonglent déjà avec les TCA, ce n’est pas toujours une partie de plaisir. Car derrière le “no pain, no gain”, il y a souvent beaucoup de… pain. Spoiler : ça veut pas dire que ton foie t’écrira une lettre de remerciement !
Les TCA et Dry January : un match pas toujours gagnant
C’est fou, mais les règles de Dry January ressemblent étrangement à ce que vivent mes patients au quotidien :
- “Ne pas craquer”: Facile à dire. Mais quand une journée pourrie te hurle “ouvre cette bouteille de rouge” ou cette tablette de chocolat voire même les deux, le self-control peut partir en RTT.
- La culpabilité en cas d’écart: Une gorgée de vin et hop, c’est comme si tu avais déclenché une troisième guerre mondiale. Même combat pour le carré de chocolat qui se transforme en tablette entière et où tu te dis que décidémenr tu n’y arriveras jamais.
- Le contrôle… jusqu’à l’obsession: Vous connaissez ces gens qui parlent de leur Dry January comme d’un exploit olympique ? Ce n’est pas très différent de ceux qui comptent leurs calories comme s’ils géraient le budget de la NASA.
Bref, pour certains, ce mois de sobriété devient un combat contre soi-même , avec une petite voix intérieure en boucle : “Tu vois, tu n’y arrives jamais.” (merci la petite voix #autosabotage). On est loin du l’expérience libératrice vendue dans les médias!
Les pièges de Dry January : ou pourquoi ça peut tourner au vinaigre
Participer à Dry January, c’est un peu comme vouloir monter un meuble IKEA sans notice : l’intention est noble, mais ça peut vite finir en cauchemar( #souvenirsouvenir). Pour les personnes avec des TCA, voici quelques risques bien réels :
- L’effet “je suis nul(le)”: Tu craques un soir pour un verre de vin entre amis (c’est humain et vous êtes humain cher lecteur), et soudain, c’est comme si tu avais échoué à un examen de moralité.
- L’excès après l’abstinence: Fin janvier, tu décides de fêter ta réussite avec une cuite digne de tes années étudiantes. Moralité ? Tu t’es auto-tendu un piège ! #cestbalot
- L’injonction sociale: “Alors, toi aussi tu fais Dry January ?” Non, Maurice je fais déjà mon TCA Daily Challenge, merci.(#tupousseslebouchonunpeutroploinMaurice!)
Mes conseils (semi-sérieux) pour un Dry January moins …sec
- Pose-toi les bonnes questions: Tu arrêtes l’alcool pour ton bien-être ou parce que tout le monde le fait ? PS : la deuxième option n’a jamais mené à grand-chose, à part des jeans taille basse dans les années 2000 moi je dis ça j’dis rien
- Autorise-toi à être imparfait(e): Dry January, ce n’est pas un concours de sainteté. Si tu craques pour un verre, tant pis. La vie, c’est comme une boîte de chocolats : personne ne te juge si tu manges celui avec la liqueur.#lamamandeforrestgump
- Va au-delà des apparences: Si ton verre de vin ou ta pizza du vendredi soir te manquent trop, demande-toi ce qu’ils représentent pour toi. Un besoin de réconfort ? Une échappatoire ? PS: il n’y a pas de mauvaise réponse.
- Fais ce qui TE convient: Tu n’as pas besoin de Dry January pour être une personne respectable. Tu peux aussi inventer ton Dry Tuesday ou bien ton Moist January (avec modération, mais avec un peu de fun).
Conclusion : Le secret, c’est l’équilibre
Dry January peut être une belle opportunité de réflexion… ou un mois de torture, à toi de choisir ; moi perso je prends l’option 2 j’aime pas la souffrance. Tout dépend de ta relation avec le contrôle et, soyons honnêtes, de ton stock de stratégies d’adaptation (c’est-à-dire de trouver différentes manières de gérer tes émotions autrement qu’en buvant ou mangeant).
Alors, que tu sois Team Dry January, Team “je m’en fous” ou Team “je tiens deux jours et je retourne à mes mojitos”, rappelle-toi une chose : la clé, c’est d’apprendre à être doux(ce) avec toi-même. Et ça, c’est un vrai défi.;-)